Dans le contexte d’intervention, le diarisme s’est imposé comme un outil incontournable depuis quarante ans, à travers notamment les journaux institutionnels individuels ou collectifs, les journaux d’introspection et les journaux constitutifs des communautés de conscientisation de la crise du social.
Lorsqu’il porte sur les pratiques professionnelles quotidiennes, le journal est aussi ethnosociologique, car il correspond à un recueil de données permettant l’élaboration de monographies et d’études de cas. À travers ses variantes, cette ressource essentielle de l’instituant ordinaire constitue un support à la réflexivité et à la quête de sens des professionnels dans le travail social ou les métiers relationnels.
Le journal d’intervention permet la description, l’analyse et la compréhension du réel. Il s’inscrit dans une perspective clinique de l’institution. Aujourd’hui, on peut se demander si le journal n’est pas la dernière institution du sujet, car c’est lui qui donne de la consistance sociale. Il est devenu une pratique quotidienne pour celles et ceux qui s’inscrivent dans une démarche d’éducation tout au long de la vie de la personne, mais aussi de l’institution.
Écrire son journal s’imposa comme un outil au département de sciences de l’éducation de Vincennes dans les années 1970. Nous vous proposons de découvrir ou de re-découvrir, à travers cet ouvrage, ce qui a fondé les écritures d’intervention afin de penser nos pratiques d’aujourd’hui avec un regard neuf, pluriel.
Présentation
Interlude 1 – Définition du journal d’intervention
Première partie
L’écriture d’intervention avant Vincennes
1. Un précurseur : Marc-Antoine Jullien
2. 1959, une première forme d’écriture d’intervention : La somme et le reste, d’Henri Lefebvre
3. 1959-1962, Raymond Fonvieille et l’intervention pédagogique de Gennevilliers
Interlude 2 – D’où parlons-nous ? Le rapport des auteurs au journal et à l’intervention
Deuxième partie
L’apport des grandes figures de l’école de Vincennes
L’instituant ordinaire
4. 1974-1985, R. Hess, G. Lapassade et le journal institutionnel : une intervention sur le quotidien de l’institution
5. 1977-1985, Alain Coulon et l’affiliation institutionnelle
6. Nadine Neiss, la pédagogie du journal à Reims
7. 1982-1985, René Lourau et René Barbier, Le voyage et l’analyse de l’implication du chercheur
Interlude 3 : Relire son journal
Troisième partie
Quelques formes particulières du journal d’intervention
8. Y. Lecef, Les quasi-journaux
9. Les Savants de l’intérieur de Patrick Boumard
10. J.-A. Bizet, théorie autobiographique et journal institutionnel. L’implication : inachèvement, transe, militance
Conclusion : La technique du journal aujourd’hui
Bibliographie