Flandres. De van Eyck à van Gogh

"Depuis fort longtemps, de musée en musée, de livre d'art en livre d'art, je fréquente les peintres flamands. Avec ravissement, inquiétude ou amusement. Toujours avec bonheur.
Collection dirigée par Jeanine Baude
Quatre collections sous un même signe, celui des Pierres écrites, conçues pour être intensément littéraires et accompagner au sein du catalogue des Éditions Pétra leur somme d’éditions scientifiques, de recherche et de mémoire sociologique : « Il est des pierres qui engendrent. » écrivait Roger Caillois.
Deux collections Poésie : Omphalos et L’Oiseau des runes ; une collection Romans et Nouvelles : Granits. ; une collection Art : Empreintes.
Pierres écrites – L’Oiseau des runes
L’Oiseau des runes, dans la ligne directe de l’omphalos de Delphes, vient saisir à l’orée de la pierre, l’envol d’une parole ferme, assurée, d’une voix. Celle de poètes déjà publiés, reconnus dont le parcours nous questionne et nous révèle une voie à suivre, celle de nos grands aînés.
"Depuis fort longtemps, de musée en musée, de livre d'art en livre d'art, je fréquente les peintres flamands. Avec ravissement, inquiétude ou amusement. Toujours avec bonheur.
Je taille des brisées dans la langue
chaque fois qu'un bruissement de pas dans les feuilles mortes
l'incertain lament d'une porte
me laissent croire à mon existence
Didier Jourdren est un marcheur attentif dans une nature qu’il connaît bien. Parfois, au détour d’un chemin, le long d’une rangée d’arbres ou d’un pré fraîchement coupé, surgit l’inattendu : l’impression d’être intimement concerné par une « singulière proximité ».
La poésie de Jean-Pierre Boulic saisit, d'emblée, le lecteur par l'infinie douceur d'une musicalité impressionniste évoquant le Debussy de "L'après-midi d'un faune" et des "Nuages" ou le Ravel des "Jeux d'eau".
On va vers la mer toucher le bord du monde
En défaire les noeuds qui embrouillent le coeur
Parfois il se défait de ces cordes obscures
À forcer et à battre comme sonde
Je le devinais, sais.
La blessure précède le bonheur, le suit.
S’enténèbrent les échecs
Et les regrets, lichens humains.
Seins blets, la main
Renonce, automne, déjà soir.
À travers l’automne, l’impatience du printemps, déjà. La force qu’il remue pour planter mes phrases dans la page en bulbes fertiles, dégage un sourire dans le jour morne.