Où être enterré quand on a fait sa vie entre deux pays ? Selon quels rituels ? Comment garantir la transformation
d’un défunt en un ancêtre lorsque de nombreuses cérémonies ne peuvent pas être réalisées dans le pays de migration ? Traces et mobilités posthumes prolonge ces interrogations en explorant le rôle – important et à
chaque fois singulier – joué par la prise en charge des défunts venus d’ailleurs, dans la façon dont les communautés
migrantes se projettent dans l’avenir.
Les huit chapitres qui composent cet ouvrage restituent l’épaisseur des expériences vécues face à la mort en contexte migratoire, en Amérique latine, au Japon, au Canada, mais aussi en Espagne, en Russie et au Sénégal.
Aux contributions des chercheuses et des chercheurs en anthropologie, histoire et sociologie, fondées sur des
enquêtes ethnographiques ou archivistiques, s’associent les voix des professionnels de l’univers de l’intervention sociale. Ensemble, elles éclairent la gestion quotidienne desmorts « étrangers ». Traces et mobilités posthumes donne ainsi à voir les contours de nouveaux horizons, de futurs rêvés des défunts avec les vivants, qui se dessinent à travers le traitement de funérailles et de deuils en migration.
Ouvrage dirigé par: Carolina Kobelinsky et Lilyane Rachédi.
Contributions de :
José Alavez, Marc-Antoine Berthod, Juliette Cleuziou, Caroline Coulomb, Félicien de Heusch, Grégory Delaplace, Karim Fedji, Filippo Furri, Florence Galmiche, Mathieu Grenet, Josiane Le Gall, Amelia León Correal, Françoise Lestage, Lætitia Marquié, Catherine Montgomery, Jordi Moreras, Jean-Hugues Lamy, Edward Ou Jin Lee, Ariadna Solé Arraràs et Javorka Zivanovic.
Introduction
(C. Kobelinsky et L. Rachédi)
Première partie — Prendre soin des morts en migration
Introduction – Les morts, diplomates de l’avenir
G. Delaplace)
1. Prendre soin des âmes amères d’un pays disparu. Rapatriements et alliances avec les morts coloniaux coréens au Japon
(F. Galmiche)
2. Nécro-politique » et fabrique du national : une enquête méditerranéenne, xviie-xviiie siècles
(M. Grenet)
3. L’hospitalité familière. Quand les morts en Méditerranée entrent dans les maisons catanaises
(F. Furri et C. Kobelinsky)
Deuxième partie — Mobilisations autour des morts
Introduction – Engagements personnels et collectifs et enjeux de légitimité autour des migrants défunts
(F. Lestage)
4. « Au nom des morts. » Gestion collective des défunts tadjiks en Russie
(J. Cleuziou)
5. « Mor n’est pas mort ». Mobilisations politiques autour des morts violentes de migrants sénégalais en Espagne
(F. De Heusch)
6. Les morts sans repos. Propos pour une anthropologie du rapatriement
(J. Moreras et A. Solé Arraràs)
Troisième partie — Traces des morts
Introduction – L’arrivée de la Covid-19 à l’ombre des traces du deuil en contexte migratoire
(E. Ou Jin Lee)
7. Ce que les morts font faire aux vivants et ce que les vivants disent des morts : expériences de deuil en migration et transferts des connaissances dans les milieux
(L. Rachédi, C. Montgomery, J. Le Gall, A. León Correal, J. Zivanovic et J. Alavez)
8. Faire une place aux morts au sein du LAO. Conversation autour de l’accompagnement des jeunes endeuillé.e.s
(C. Coulomb, K. Fedji, J. Lamy et L. Marquié)
Postface
(M. A. Berthod)
Les contributeurs et contributrices