Casimiro Sabino est né un 29 février, signe selon lui de son anormalité. En parcourant le journal de son arrière-grand-père, négrier, il comprend qu’il souffre d’une malédiction familiale qu’il doit s’efforcer de cacher (« Sois ce que tu veux que l’on pense de toi ») jusqu’à ce qu’il ait trouvé l’antidote, à travers la mort infligée aux autres. Cette recherche mortifère l’amène à fréquenter des lieux où règnent la mort et le chaos, que ce soit le régicide de Lisbonne en 1908, la révolution du 5 octobre 1910 qui instaura la République portugaise, sa contre-révolution, les guerres dans les colonies africaines, en passant par la Première Guerre mondiale et le Corps Expéditionnaire Portugais à Brest, en 1916, ou la bataille de La Lys, en 1918. À travers les tribulations de Sabino, tour à tour marchand de fruits, libraire ambulant, révolutionnaire, banni, déserteur, employé à la morgue, soldat, et le discours acerbe et sarcastique de son héros, c’est toute l’horreur d’un début du XXe siècle de violence que nous relate Nuno Gomes Garcia, mais aussi son amour pour tous ces villageois broyés par des guerres et des enjeux stratégiques qui leur sont totalement étrangers.
Avant-propos du traducteur
i. Voyage à Canudos
ii. M’sieu Ozébio
iii. Évocation de Os Sertões
iv. Débat euclidien
v. Les feux de la guerre
vi. Le pendule d’Euclides da Cunha
vii. Le procès de Belo Monte
viii. Le départ de Canudos
Cahier photographique