Danser dans les cages

  • 20.00€

Auteurs: 
20.00€
Date de parution: 
07/06/2023
Etat du livre: 
NEUF
ISBN: 
978-2-84743-320-3
Nombre de pages: 
96

 

LIVRET + CD AUDIO "DANSER DANS LES CAGES" de HAXOVOX

 

Après plusieurs années de travail, le groupe Haxovox, formé de STPo et de Yekta, propose avec Danser dans les cages un album atypique où une langue originale est mise en musique et en voix.

Guitares acérées et claviers atmosphériques, saxophone animal et flûte aérienne, bruits industriels et piano délicat : les 12 pistes de Danser dans les cages offrent, sur fond de percussions entêtantes, un fascinant voyage sonore. Un écrin musical parfait pour une voix qui va de la déclamation rythmique au chuchotement, de l’incantation monocorde aux vocalises en voix de tête, du vibrato lyrique au hurlement. Le son d’Haxovox semble à la fois sorti des profondeurs aquatiques d’une ville aliénante et tombé d’un ciel aux couleurs irréelles. Puisant autant son inspiration dans un rock expérimental que dans une pop aux harmonies soignées, une puissante et surprenante machine mélodique, aussi séduisante que corrosive, est à l'œuvre. Principalement portée par le guitariste et compositeur STPo, elle combine ferveur et douceur pour se mettre au service d’un chant habité, toujours dramatique, inquiétant parfois. S’y ajoutent des paysages purement instrumentaux constituant autant de parenthèses inspirantes.

Les lieux dans lesquels nous convie Yekta, auteur des textes, ne sont pas sans évoquer certaines scènes des films de Fritz Lang et, curieusement, certains tableaux d’Odilon Redon ou d’Alfred Kubin : ponts, gratte-ciel et échangeurs d’autoroute campent le décor périurbain d’une Metropolis déréglée où le chaos ne cesse d’étendre son emprise. Il n’est pas jusqu’au “je” qui ne soit affecté, perturbé, déglingué, renvoyé à ses propres démons et reclus en lui-même. Des images saisissantes et une langue évocatrice portent la confession brutale d’anxiétés, de déchirements intimes, de questionnements désespérés. À côté du thème de la clôture, c’est toutefois aussi celui du mouvement qui domine dans cet opus. Avec un goût assumé de la scansion, de l’allitération et de l’oxymore, Yekta trouve la combinaison propice à (r)ouvrir en grand les portes du rêve : c’est en somnambule que l’on avance dans cette œuvre désenchantée.

Mais Danser dans les cages est aussi un livre, lieu d’un dialogue entre les morceaux d’Haxovox et des photographies inédites d’Étienne Orsini. Contrastées sur la forme comme sur le fond, ces images en noir et blanc se réapproprient la banalité urbaine et lui font quitter son statut de décor passif pour lui attribuer celui d’un objet de contemplation, voire d’un sujet à part entière. Écrasantes structures monumentales et objets abandonnés, fragments de mécaniques mystérieuses et empreintes équivoques, le regard s’attarde sur une texture, un reflet, une ombre, la suggestion d’un pas de côté. C’est tout naturellement qu’il trouve écho aux textes et à la musique d’Haxovox, se permettant même de prolonger leur univers vers de nouveaux territoires, voire de se placer dans un décalage fécond.