"Le plus effacé, le plus étranger à nos affaires et nos soucis, approche de nos vies, les accompagne, par petits sauts, frémissements, les interpelle, les encourage, désigne des passages, nous y invite, insiste quand nous détournons le regard".
C'est le rouge-gorge, oiseau si commun et si singulier, que Didier Jourdren évoque ainsi, témoignant une nouvelle fois de ses vistes émouvantes et de son chant pur, façon de poursuivre sa quête, autant intérieure que poétique, relancée de livre en livre par les rencontres ou les choses les plus simples: de l'herbe fauchée, une petite route, la porte d'un jardin. Découvrant pas à pas "la voie de l'oiseau", où l'ornithologie semble avoir partie liée à la poésie, il interroge de sa prose dense et limpide ce qu'il en est de la rencontre et de la présence.
Le rouge-gorge "nous remet à notre place" déclare le poète: en un temps où l'homme doit reconsidérter sa relation aux vivants et au monde, il nous invite, par "l'attention à ce qui ne se remarque pas", à retrouver l'étonnement de toute présence" et "le dépaysement qui redonne vie".