La collection "Pierres écrites" est orpheline... sans Jeanine BAUDE

Date: 
27/12/2022

Nous reprenons le bel hommage qu'Anguéliki Garidis a posté sur le Facebook des éditions Pétra dont elle s'occupe avec abnégation.
[La collection "Omphalos" que dirigeait Jeanine Baude au sein des éditions Pétra a accueilli : Sur un buisson de myrte. Errances grecques, d'Anguéliki...]

 

Jeanine Baude était généreuse, lumineuse, « tendre et dure » comme les femmes des camps de concentration qu’elle a chantées dans son dernier recueil, s’identifiant à leurs souffrances et prenant des forces à leur souffle, à leur désir de vivre, « ces femmes dont le désir fut si fort qu’il soulevait la mort comme se lève une voile de navire, comme on prend la mer. » (Les Roses bleues de Ravensbrück, la Rumeur libre, 2021). Elle nous a quittés lundi dernier, le 27 décembre 2021, après deux ans de lutte contre le cancer, celui-là même qui avait emporté Joëlle Gardes, dont Jeanine avait édité, chez Pétra, les poèmes évoquant sa maladie : La lumière, la même.

Les femmes de marins, elle les avait chantées aussi, les femmes d’Ouessant, cette île du bout du monde où elle avait choisi de vivre une partie de l’année, elle la femme du sud, attirée par la brume et la mer démontée.

Jeanine disait « oui » à la vie (Oui, ed. la Rumeur libre, 2017), jusqu’au dernier moment. Elle a écrit son « désir de tenir debout », son espoir légué par les femmes résistantes. « Au bout de mes doigts, mon poème », écrit-elle. .. Celui qui l’a fait tenir bon, malgré la douleur, jusqu’au bout. Son poème, ses poèmes, mais aussi ceux des autres, celles et ceux qu’elle avait choisis pour publier leurs textes dans les collections de poésie des éditions Pétra, « Pierres écrites ». Les rochers d’Ouessant sont toujours là.

Jeanine Baude nous laisse ses œuvres (de nombreux recueils de poésie, mais aussi des récits de voyages à travers le monde et des essais) et la poésie qu’elle a soutenue, à travers des anthologies et ses collections.

Un dernier hommage civil lui sera rendu au crématorium du Père-Lachaise à la salle Mauméjan, le mercredi 5 janvier à 14h30, 71 Rue des Rondeaux, 75020 Paris.

La situation sanitaire limite l’accès à 70 personnes.