Tunisie. Carnets d'une révolution

  • 25.00€

Auteurs: 
25.00€
Date de parution: 
25/09/2014
Etat du livre: 
Neuf
ISBN: 
9782847430936
Langue d'origine: 
Français
Nombre de pages: 
342

Cet ouvrage veut faire entendre les voix qui se sont exprimées lors de la Révolution tunisienne. Il restitue la parole qui a occupé l'espace public, la conversation et la bienveillance qui ont circulé entre les citoyens, le bien commun qui les a réunis.

Il s'attache ensuite à comprendre les enjeux soulevés par la transition politique. Les uns ont transformé l'islam en une biopolitique visant le contrôle de la population. Les autres ne sont parvenus ni à ré-enchanter la société ni à proposer de nouveaux modes de se gouverner.

Plusieurs catégories de la population, notamment les jeunes, les pauvres et les artistes, sans oublier la forte mobilisation des femmes de toutes conditions, se sont montrées plus créatives. Leurs revendications ont renoué avec l'exigence d'autonomie, à l'origine du soulèvement de la multitude.

Pour démêler cette histoire en train de se faire, l'auteur a porté sa vue sur les citoyens ordinaires. C'est en rapportant les expériences individuelles, que l'on raconte en même temps l'histoire du présente, et peut-être l'histoire à venir.

Sommaire: 

Avant-propos

Pourquoi ce livre ?

 

1.  La servitude volontaire ou comment s’exproprier  de soi-même

L’acquiescement à la dictature

Donner sa propre voix à la société

Le déficit de citoyenneté ou l’absence à soi

 

2.  « Dégage » ou comment s’appartenir à nouveau

Les faux-semblants de la dictature

L’émergence d’un nouveau lien social

Une nouvelle solidarité se crée

Une nouvelle image de soi

Une nouvelle éducation sentimentale à l’être-ensemble

 

3« Le peuple veut la chute du régime » ou le recouvrement de la capacité d’action

La constitution de la multitude

Nous sommes tous des pauvres

La multitude fait basculer l’histoire

Révolution et cyberdissidence

Une « Révolution du Facebook ? »

« Ben Ali, dégage » ou la fuite du dictateur

La révolution ou le sentiment de bonheur !

La révolution vue d’ailleurs

De quoi l’Arabe est-il le nom ?

Une « Révolution du jasmin ? »

 

4.  « Nous sommes tous avec toi, Bouazizi » ou la fin de la raison sacrificielle

Naissance d’une icône

Une figure héroïque contestée

Logique d’un suicide par le feu

La fin de la raison sacrificielle ?

 

5.  « La Tunisie est un peuple non un gouvernement »  ou la puissance de la multitude

La multitude comme sujet de l’histoire

Une nouvelle perspective sur la multitude

De quoi la multitude est-elle le nom ?

La multitude ou la dignité du politique

Multitude et nouvelles formes d’action

 

6.  Le pouvoir contre la multitude ou la division de la société

Les islamistes : un danger pour la société ?

L’Union Générale Tunisienne du Travail : une force de médiation pour la société ?

L’État : une force de régulation ?

Les Bourguibistes : des contre-révolutionnaires ?

Les modernistes : des démocrates ?

Deux Tunisie s’affrontent

Une logique binaire en action

 

7.  Le pouvoir contre la multitude ou la captation de la puissance

La délégitimation des revendications populaires

L’indignité comme moteur de la révolte

L’élite et la récupération de la puissance du peuple

Quand « Dégage » devient un impératif négatif

La multitude ne désarme pas

Les gouvernants ne sont pas « à la hauteur de la jeunesse »

Des hommes politiques surgis du passé

Les fausses idées sur la religion et l’identité

Les nouvelles ritualités du politique

Le nouveau théâtre du pouvoir

 

8.   Le pouvoir comme rythme. Autonomie ou sacralité de la société ?

Deux temporalités concurrentes : Communauté des croyants ou État des citoyens ?

Une illustration : la controverse autour de l’hymne et du drapeau national

Oumma, califat, Charia : la transcendance religieuse, au fondement du politique ?

Commémorations républicaines et État civil

Des funérailles nationales ou une nouvelle sacralité laïque

Le souverainisme d’État ne suffit pas à fonder la légitimité révolutionnaire

Les institutions de transition et la gestion des conflits

Ni la démocratie, ni les « droits de l’homme » n’existent à l’état de nature

 

9.   Le pouvoir comme enjeu constitutionnel

Le projet constitutionnel islamiste : entre charia et État civil

Les projets civils de la Constitution

Quelques instantanés du débat électoral

Une journée de campagne électorale

Quelques grandes messes politiques de la Tunisie postrévolutionnaire

De l’anathème en politique

La dernière ligne avant les élections

Le triomphe islamiste à la Constituante

La réaction affolée des modernistes

 

Intermède. La Révolution sur la pente du désenchantement

Les Zwewla (les pauvres) sont abandonnés à eux-mêmes

Une Assemblée constituante qui traîne ses travaux

Une classe politique défaillante

L’enjeu central du biopolitique

 

10.  La femme comme enjeu de contrôle

Le surgissement sur la scène des salafistes

Des niqabs à l’assaut de la « laïcité » : l’affaire de La Manouba

Une ambiance inquisitoriale contre la mixité et les enseignant(e)s « mécréants »

Le voile : signe de soumission ou d’émancipation ?

Pour sortir du schéma féministe faussement universaliste

Le mariage coutumier (orfi) ou le retour par la bande de la polygamie

Qu’y a-t-il derrière la complémentarité entre hommes et femmes ?

Une conception naturaliste des rapports sociaux de sexe

Les faux-semblants du féminisme d’État

La participation des femmes à la vie politique : Tunisiens encore un effort !

La violence structurelle faite aux femmes

La mobilisation contre le viol ou l’émergence d’un nouveau féminisme

L’indignité associée au viol est devenue une exigence universelle

Le corps de la femme comme outil de combat

De quoi la nudité est-elle le nom ? Féminisme des petits pas et féminisme radical

Voilées ou dévoilées ? Pour en finir avec le féminisme paternaliste

 

11.   Le sacré contre l’art ou l’offensive contre la société civile

L’atteinte au sacré : mot d’ordre des islamistes

Persépolis ou l’offensive généralisée contre l’art

Les islamistes ne sont pas d’irréductibles fanatiques ignorants

La société est mûre pour entendre tous les discours, y compris les plus critiques

Les attaques tous azimuts contre les artistes et les intellectuels

L’exposition de peinture d’El Abdellia : art ou sacrilège ?

Street art et danse : l’investissement de l’espace urbain

Rap et hip-hop : un espace de contestation

Il ne s’agit pas de parler au nom des autres, mais de revendiquer sa propre voix

La criminalisation de l’atteinte au sacré

 

12. L’« islam » comme gouvernement des corps ou comment les Tunisiens ont peur pour la société

L’« éveil islamique » ou l’investissement des corps

Un comité pour la répression du vice et la promotion de la vertu

Une collusion d’Ennahdha avec les salafistes ?

Un quadrillage serré de la société

L’assujettissement du corps de la femme : du voile à l’excision en passant par le mariage sexuel

La campagne contre l’athéisme

Les islamistes et la peine capitale

Les islamistes et l’homosexualité

L’enjeu autour de la destruction des mausolées de saints

Le sens de la rage iconoclaste ou le triomphe du wahhabisme

La Tunisie est devenue un pays de prédication islamique

Réinvestir l’Université de La Zitouna : un enjeu de taille pour les islamistes

La rationalité des croyances des islamistes

Le modèle pastoral islamiste submerge la société

 

Épilogue

Le piège de l’identité