"Qui est moi? Qu'est-ce donc que cet intervalle entre moi-même et moi?" (Pessoa)
L'idée d'intervalle, qui traverse l'oeuvre de Pessoa, conjugue trois dimensions affectives, le vide comme douleur de ce qui a été perdu, générant nostalgie, l'"entre" comme foyer de rêve, plaisir d'un retour au passé, l'"entre-deux" comme prison dont il ne peut s'échapper. D'où, dans les poèmes et Le Livre de l'intranquillité, deux lignes de tension dont la contrariété va s'inscrire au coeur-même d'une spiritualité tendue à la fois par le christianisme et le judaïsme de la Kabbale: aspiration à la fusion dans une dissonance irréductible.
Le Quint-Empire reste rêve, et la solitude tristesse et chance d'une écriture infinie.
Préface de Robert Bréchon
I. Pessoa et l’antre de l’intervalle
› De plus en plus seul
› Rien qu’un rêveur
› Des « statues animées » aux hétéronymes ?
› Retour au Paradis
› Entre demande et déception
II. Pessoa dans Lisbonne ou l’intime des lieux communs.
Spiritualité d’un guide
› L’ombre et l’exil
› « Dès que le navire approche de la barre »
› Le rêve d’accomplissement
› Question intranquille et dissonance