L'OUVRAGE A ÉTÉ TRADUIT EN GREC ET PUBLIÉ EN MAI 2018 :
http://www.greekhistoryrepository.gr/archive/item/10596?lang=el
Archéologue de la mémoire, l'auteur tente de reconstituer l'histoire de deux familles, l'une grecque, l'autre roumaine. Dans ce texte hybride, mêlant souvenirs, correspondances et recherches historiques, c'est une véritable enquête de détective qui est menée, à partir de fragments d'informations.
S'inspirant des cahiers secrets de sa grand-mère, elle évoque la Transylvanie au début du XXe siècle, un arrière-grand-père d'une violence extrême, un jeune couple – ses grands-parents – qui, pour échapper à la pauvreté, s'exile en France et participe à la Résistance.
La Résistance caractérise aussi la famille grecque pendant la guerre contre les Italiens et les Allemands, puis tout au long de la guerre civile qui a suivi, mal connue en France. À travers les lettres – pour la plupart censurées – et les témoignages des rares survivants d'une famille déchirée, est décrite la vie des détenus – en prison ou en déportation dans les îles, sacrifiés au nom de la peur du communisme et jugés dans des procès montés de toutes pièces – et celle de leur famille, restée à Athènes, qui souffre, mais ne peut accepter le choix des prisonniers, à qui il aurait suffi, parfois, de signer l'abjuration de leurs idées pour être libérés.
Messagère de la mémoire, Anguéliki Garidis, fille de l'un de ces jeunes gens prisonniers pendant de longues années, mêle ses souvenirs d'enfant pendant la dictature des Colonels (1967-1974) et l'exil à Paris, à sa quête pour comprendre notamment les destins dramatiques de son père, de ses tantes et de leurs amis, écartelés entre leur idéal et leurs doutes.
Ces voix multiples font naître une interrogation sur la notion même de mémoire et au travers de la "petite" histoire de ces familles, c'est la grande Histoire qui est en jeu.